20 sept. 2010

Redifs de l'été, épisode 2 - Long'I'rock (CH, 15 mai 2010)



La première (et unique ??) édition du Long'i'Rock s'est tenue à Longirod, en Suisse, du 13 au 15 mai 2010. Pour une première, l'orga a frappé fort avec rien de moins que Skunk Anansie, Ska-P, Soulfly, Trust, Arch Enemy, The Toy Dolls ou encore Street Sweeper Social Club avec Tom Morello (Rage Against The Machine), 'scusez du peu ! Malgré le froid et la boue le festival s'est clôturé sous un climat chaud bouillant, puisque le 15 mai offrait certainement la plus belle soirée.

Arrivée à 16 heures, le site est encore quasi vide si ce n'est du côté de la tente merchandising qui se fait dévaliser et offre alors une certaine chaleur réconfortante sous la grisaille suisse. A peine le temps de prendre un premier verre que les français de Café Bertrand ouvrent la journée avec un set efficace même si la foule est encore bien clairsemée et que le chanteur leader regrette amèrement la comparaison systématique de don groupe à celui de "l'autre" Bertrand emblématique du rock hexagonal. Il faut dire que de la voix à la diction jusqu'au large anneau suspendu à son oreille gauche, le chemin n'est pas long pour atteindre les bordelais de Noir désir et leur leader charismatique... même si les morceaux des deux formations sont peu comparables.

C'est au tour de Nada Surf de leur succéder, eux qui proposaient un rock tellement pêchu à leurs débuts et faisaient chanter le monde entier le temps de l'été 1996 avec leur tube Popular se sont définitivement ancrés dans la power-pop qui caractérise leurs derniers albums et le résultat est pour le moins mou. Always love d'accord, personne ne dira le contraire mais c'est loin d'être rock'n'roll tout ça...

Forcément, dans ces conditions, la fin du set ne comptera pas sur nos applaudissements, il est bien plus important de réserver une bonne place pour le retour, plus qu'attendu, des K's Choice ! 8 ans après, on dirait que la fratrie Bettens et ses petits camarades ne se sont jamais quittés et qu'est-ce que c'est bon ! Tout est synonyme d'un groupe très uni et complice, et ce pas seulement entre Gert et Sarah, même si de vrais amis n'auraient certainement pas dû laisser leur frontwoman monter sur scène dans une telle tenue (sic). C'est bien la seule chose qu'on peut leur reprocher ce soir-là tant l'alternance de morceaux du nouvel Echo Mountain et d'anciens tubes ravi nouveaux venus et fans de toujours.




Un petit tour du côté des américains de Black Rebel Motorcycle Club Club qui jouent sous le chapiteau voisin permet de se dégourdir les jambes et estimer que la prestation n'est définitivement pas assez scénique pour ne pas préférer retourner sur la main stage en attendant l'entrée de Juliette Lewis. Que dire, si ce n'est qu'elle est réellement surexcitée... Pour le plus grand malheur des photographes, la demoiselle est totalement indomptable et quand elle ne court pas dans tous les sens ou secoue vivement ses cheveux, elle ne trouve rien de mieux à faire que de se mettre à la batterie. Alors forcément les aficionados de rock féminin énervé sont conquis musicalement mais quand elle n'apprécie pas que des fans soient un peu bruyants et quitte la scène après 55 minutes sans au revoir ni rappel, il y a de quoi la trouver un brin capricieuse...

C'est à ce moment là que Gogol Bordello se lance à l'abordage de la moyenne scène mais pas le temps d'aller festoyer avec ces bourlingueurs inclassables car la pression est déjà plus que palpable sous le grand chapiteau à près d'une heure trente du set le plus attendu du week-end qui sonnera a priori la dernière date helvétique de la carrière entière des mythiques teutons de Scorpions. L'espace public est prévu pour 10'000 personnes, il est à parier que nous ne sommes pas loin des 15'000 à nous compresser en attendant l'ouverture du feu.

L'attente est longue, presque un peu trop vu les conditions mais force est de constater dès les premiers morceaux qu'elle était justifiée. Les papys (Rudolf Schenker a monté le groupe en 1965...) n'ont rien perdu de leur énergie et envoient du très lourd ! Les anciens morceaux se mêlent allègrement aux derniers nés de Sting in the Tail, la voix de Klaus Mein ne faiblit jamais, le guitariste Matthias Jabs ne se lasse pas de sourire à ses fans et James Kottak s'offre le luxe de céder à la foule une cargaison incroyable de baguette ainsi qu'un "petit" solo de batterie approchant les 15 minutes à grand renfort d'interactions vidéo en fin de set. Après une sortie de scène plus symbolique qu'autre chose, le combo revient dire adieu à son public suisse pour la sainte trinité Still loving you, Rock you like a hurricane et Wind of Change. Ils ont annoncé que la tournée mondiale prenant fin en 2012 serait leur dernière, il est pourtant à parier qu'ils pourraient remplir encore bien des salles s'ils décidaient toutefois de poursuivre l'aventure !

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