21 janv. 2010

She dreams Izia, about a better live



9 janvier 2010, toujours à Château Rouge. Les Ladylike Dragons ont ouvert la soirée en beauté, il est temps qu'Izia débarque. Comme à l'accoutumée, le concert débute avec la miss seule en scène, armée d'une Les Paul noire, sur Life is going down avant que ses trois compères entrent en scène sur les refrains pour une énergie déjà folle. Si Lola, juste après, se sent seule, la petite salle est pleine et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça rock (ça "roxx grave" même si j'ose m'exprimer ainsi...).

En trois minutes une petite salle locale s'est transformée en mi-temps du Super Bowl en regard de l'attitude d'Izia qui n'arrête pas une seconde, entre headbanging, hurlements, jeté de pied de micro et autres crachats d'eau (!). Après The Train et Back in Town, il est temps de calmer le jeu avec Sugar Cane ("Celle-là je l'ai écrite pour que les meilleurs amis puissent enfin pécho leurs meilleurs amis en concert". Je note pour la prochaine fois...) afin que chacun puisse retrouver ses esprits, public y compris : l'atmosphère est chaude bouillante d'un point de vue autant physique que sonore. Izia n'hésite donc pas à parler au public entre 2 morceaux, présentant Hey Bitch en expliquant que la haine doit être un sentiment beaucoup plus persistant que l'amour puisqu'elle chante ce morceau depuis déjà 3 ans (elle a 19 ans...).

Après The Light et le poignant Take me Back, il est temps de passer aux choses sérieuses avec Disco Ball, ou du moins son annonce... au moins aussi impressionnante que le morceau en soi. Izia commence un délire métaphysique, annonçant purement et simplement que nous sommes le public le plus dingue du monde mais que nous ne le savons pas encore... ("Ça va vous prendre dans les orteils, remonter la jambe jusqu'au genou qui va devenir le genou le plus dingue du monde, remonter tout le corps jusqu'au cou qui va venir concurrencer votre genou..." Les musiciens sont atterrés, apparemment pas prévenus de l'impro qui se déroule mais surtout extrêmement amusés de leur chanteuse qui arrive encore à les surprendre après une tournée déjà conséquente). Et si le public est réactif mais plutôt calme, l'artiste est certainement quant à elle la plus déjantée sur scène, et quelque chose me dit que l'idée ne lui est pas totalement inconnue. Nous faisons donc quelques essais de hurlements bestiaux et de "A poil" afin d'être rôdé pour le morceau à venir.

Effectivement la prestation est à la hauteur du public, qu'Izia a réussi à déchaîner, avec quelques surprises en bonus ("C'est mon premier sous-tif, j'ai l'impression d'être Mick Jagger, j'adore" dit-elle en l'enfilant "Ah non, désolé mademoiselle mais c'est trop petit, en plus il est mal lavé". Ça, c'est dit...). Du morceau de départ il ne reste cependant pas grand chose après ces interventions, de grands éclats de rire, un concours de hurlements (entre sous-tifs et sans sous-tifs... Nous avons subi une défaite écrasante mais je ne vous dirai pas dans quel camp j'étais...), la poursuite du délire métaphysique et pas mal d'autres petites fantaisies purement inexplicables avant qu'Izia n'aille déloger son batteur pour prendre sa place derrière les fûts avant un duo de percus endiablé.

Dernier morceau, l'excellent Let me Alone est de la même trempe, s'étendant sur 10 minutes avec une version CD reproduite à la note près avant de s'emballer encore un peu plus pour une conclusion parfaite au concert, mais regardez vous-même (juste en dessous), c'est encore mieux !

Après ça, sortie de scène et donc rappel ("enfin vous faites comme vous voulez mais soit on revient et ça nous fait plaisir soit vous partez et ça entraine pleurs, rangeage, rentrage, suicidage... Je vois déjà les gros titres : "Elle est retrouvée morte dans sa grange, la bouche pleine de polystyrène. Elle a toujours été originale"".). Donc on a peur et on applaudit sagement (on a surtout très envie du plus de morceaux possible !). Donc ils reviennent, normalement pour The Bastard Song mais quelqu'un crie Blind, qu'ils ne jouent jamais sur scène mais qu'elle accepte de jouer. Le bassiste a l'air motivé, le batteur beaucoup moins ("ça fait quoi déjà ?") mais ils assurent quand même une version qu'ils qualifient "d'approximative" ("on va vous faire Blund alors, OK ?"), du moins jusqu'au refrain où Izia arrête de chanter ("Désolé"). Tout le monde stoppe la musique, elle est blanche et tremblante, s'assoit sur l'ampli guitare pour boire un peu d'eau et manger un sucre ("je ne suis pas bien, excusez-moi mais je fais ça devant vous, c'est plus convivial"). Effectivement elle tremble comme une feuille... Elle nous propose donc un morceau plus calme, un blues qu'elle a écrit avec son guitariste et préfère nous quitter là-dessus. Étant donné l'intensité du set écoulé, on comprend aisément qu'elle ait un peu trop forcé (surtout après 2 semaines d'interruption pendant les fêtes) et une dernière salve d'applaudissement et de phrases de soutien viennent accompagner leur sortie de scène. Le temps de récupérer son médiator et il est temps de rentrer, sous une neige épaisse mais le cœur chaud.

Le set est extravagant, déjanté, décalé mais contrairement aux apparences, tout est millimétré. La preuve avec une set-list où le temps exact des morceaux est indiqué :
Life is going Down (4'34) - Lola (3'08) - The train (2'58) - Back in Town (4'47) - Sugar Cane (3'43) - Hey Bitch (3'43) - The Light (4'47) - Take me Back (3'22) - Disco Ball (10'00) - Let me Alone (10'00)
***
Au rappel, étaient prévus : The Bastard Song - Lucille (2'25) - Burning (3'58)
On aura finalement : Blind - The Bastard Song

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